Après congé montagnard

Publié le par ArbreBlanc

Après une semaine passée au Club Méditerranée de Serre Chevalier. Un grand moment : la retrouvaille avec la montagne, que j’avais laissé il y a maintenant bientôt 9 ans suite à mon départ de Grenoble pour Paris, à la fin de mes études là-bas.

Avant d’y retourner, je me figurais retrouver cette sensation d’énormité, de hauteur, que j’avais ressentie en face des massifs, en haut des falaises et des sommets. Je songeais également à ce départ vers Paris, pris pour des raisons professionnelles, pour profiter de l’élan du business parisien. Rétrospectivement, ce choix pour raisons économiques, je le regrette, tout simplement, parce qu’en fait à cette époque j’ai choisi l’utile plutôt que l’agréable, le matériel / le réel en opposition au rêve. Ce n’est que plusieurs années après que je m’en aperçois, en étant éloigné.

J’anticipais une grande émotion à l’arrivée, dès les portes de Grenoble, mais là j’ai ressenti tout à fait autre chose, pas de sentiment de grandeur, plutôt une habitude à contempler les massifs, et aucune nostalgie grenobloise. Aussi ai-je pensé alors que dans le temps l’idéal constitué avait probablement dépassé la réalité, l’utopie dépassé le rêve.

Ce n’est qu’au cours de la semaine, en renouant sur le terrain, pierre après pierre, montée après montée, sommet contemplé après sommet, que les fils se sont renoués et que j’ai pris conscience que cette montagne, je ne l’aime pas de loin. Elle prend pour moi toute sa saveur dans l’empilement de ses plis, qu’ils soient calcaires, gréseux ou schisteux, dans la masse des pierriers, ces grandes pentes remplies de blocs et de cailloux tombés des sommets, dans l’étendu des alpages, dans le désert de l’altitude, dans l’innombrable des sommets, dans le grain de sa peau en somme.

J’ai ainsi pu découvrir et retrouver le massif des Ecrins, et la vallée de la Guisane, située entre le col du Lautaret et Briançon, et mieux situer les pics et dômes, les glaciers, Névache, l’Izoard, voir les Rousses, apercevoir les aiguilles d’Arves, voir au loin le Taillefer, le Pic de l’Ornon de funeste mémoire (orage). Et regarder de plus près le Grand Aréa, au-dessus de  La Salle Les Alpes, le col de l’Echeaudat, le massif du Grand Combénot, la Meige (n° 4032, private joke), l’aiguillette du Lauzet, le lac Noir et le lac Lérié ….

… pendant que les enfants s’amusaient gaiement au club.

Et avant que l’été pourri ne s’installe sur la France … et sur Bruxelles. En hiver la pluie et le froid bruxellois sont supportables, après tout ils sont de saison, mais c’est pour l’instant  l’été que le climat est le plus difficile à supporter, car il fait vraiment un temps d’automne. Il n’y aurait pas d’été à Bruxelles ?

Publié dans Plus personnel

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