Flamme marinée
L'aiguille, le pic percent souvent mon cœur
La grêle bat les fleurs et les touffes
La vague mord la terre
Le torrent gifle et nous empoigne
De la boue, du ciment, des pierres, des couteaux, tombent du bas plafond noir
Des cataractes vibrantes, tremblantes, cassantes s'abattent au sol
Le bouquetin fixe et gratte les pierres qui résonnent dans leur fuite
L'eau emporte, dérobe, opaque opercule aspirant
Le fil de la nuée gémit contre l'aiguisoir
Le ciel craque et de ses râpures, de ses haillons,
Saigne la peur qui sépare le corps de l'âme
L'ouragan de sable – chirurgie ! - anguleux est la meute du vent
La tête se dresse pour nous écraser
Elle nous crie de quitter son séant
Et les parois, ses démons servants, aboient eux aussi
Je marche vite, cours, sans me retourner,
De peur d'être pétrifié dans la lave horrifiante.
Mais même tragique, la montagne me manque
Et c'est de sa brutalité que je veux survivre ou être inhumé
Car le bestiaire écrit, d'après la lune,
Ses vers dans les prunes.
Glacière déboutonnée,
Le vent se cache !