Slalom Jeanne

Publié le par L'Arrosoir



Une voix qui aux premiers sons ressemble à celle de Barbara, mais plus rien à voir passées les premières secondes. Dans son dernier (et deuxième) album, ‘Slalom Dame’, Jeanne Balibar, d’abord connue pour être actrice (de cinéma – pour Despléchin par exemple - , de théâtre, de télévision) mais également chanteuse, déroule des chansons aux mélodies ni tranquilles ni agitées, rapides, vives, toujours tendues, tantôt virevoltantes tantôt inquiètes sur des paroles parfois douloureuses, au bord du malaise, de la chute (« Je me mutile / c’est bien utile / pour attirer / ton attention / je me taillade / feint la noyade / et les tourments / de la passion. Peine perdue / tu n’as rien vu / peine … perdue », titre Cinéma).

Les tonalités changent d’un morceau à l’autre, tantôt rock, puis electronica, en général assez saturées, piquetées, parcourue de petits éclairs.  L’instrumentation rebondit sans cesse (violoncelle, piano, guitare sèche / électrique, électronique, cuivres, percussions, basse), semée de longues sirènes évanescentes par la lead guitar.

Les textes sont très ciselés, touchants, véritables ruisseaux de mots. L’une des chansons que j’apprécie le plus (« Deux fois ») dit ainsi :

(…)
Ce grand mouvement blanc / allant, chevauchant / c’est mon maître étalon / plus rapide que ma chanson / ce chevalier absent / silence assourdissant / efface l’horizon / et dépasse le mur du son.
Tu vois tout seul que ma voie te chante / il était une fois voilà tout  / ce que ma voix t’envoie dans une vie deux fois / te voir écouter ma voix voilà / ce que dit ma voix chanter pour toi / il était encore une fois toi et moi.

Ce nuage menaçant / roule au gré du vent / gris, sale il inonde / mon cœur d’une pluie de plomb.
(…)

Publié dans Musique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article