Pédalo virtuel

Publié le par ArbreBlanc

Il y a des jours comme ça, on se dit que finalement on a tout. Plus de problèmes. Plus de quête. Plus de combats. Les désagréments ne font plus que nous effleurer. On se sent une pierre qui flotte dans le lit d'un torrent. Plus rien à arracher, à fustiger, à surveiller, gagner. Comme une narcose optimiste.

Les inégalités sociales ? Une situation qui tend à se résoudre progressivement, même si il y a des à-coups. On est déjà arrivé à quelque chose d'acceptable en moyenne, et c'est un bon résultat, il faut continuer.

Les guerres ? Idem, plus le temps passe moins il y a de guerre, et nous avons en notre possession les moyens d'en avoir moins, puis plus tard de ne plus en avoir du tout.

Le conflit des intérêts particuliers ? Tous les conflits trouvent une solution et ne perdurent pas.

Darfour ? Tibet / Chine ? Zimbabwe ? Kenya ? Haïti ? FARC ? Terroristes ? Famines ? Catastrophes ? SDF ? Epidémies ? Pollution ? Réchauffement climatique ? Corruption ? Meurtres et crimes ? Mis en parenthèse, comme des accidents de parcours.

Et on peut finalement se laisser aller dans le tourbillon impressioniste de l'information, une nouvelle en sachant une autre, les problèmes vite oubliés par les dépêches suivantes. L'éthique de la responsabilité s'efface, l'inaction peut s'installer. La conviction pédale dans le vide de l'écran noir.

On devient simple spectateur incrédule.

 

Publié dans Ouate

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